BILAN
Nous voici déjà à la fin de l’année… ce bilan vient finaliser et surtout faire le point sur le stage S4 passé durant le mois de février au lycée Louis Couffignal.
Ce stage en « responsabilité » fut une très bonne expérience, le fait de ne plus avoir le tuteur dans la classe permet vraiment de s’émanciper et de se confronter à la vraie réalité. J’ai essayé grâce aux nombreuses interventions devant les élèves, d’améliorer les points de difficultés mis au jour lors des trois premiers stages. La confiance commence désormais à venir, sans non plus en faire excès. Seul reste, mon débit de parole toujours trop rapide, qui semble ne s’atténuer que très partiellement. Pour ce point précis, je pense tout de même avoir amélioré les choses, mais ici, il n’y que l’expérience à venir qui changera les choses. Durant ce stage j’ai enseigné 9 heures de cours en arts appliqués (métiers d’art ébéniste) à différents niveaux de classes allant de la terminale CAP à la première année de BTS. Ces 9 heures qui ne représentent en fait qu’un mi-temps (18 heures) ont constitué une masse de travail considérable (préparation de cours, corrections). Fort de ce constat je prends pleinement la mesure de ce que représente un temps plein et qu’il faut s’avancer le plus possible pendant les congés et les weekends. Évidemment le fait que nous ne disposons que de peu de cours, nous oblige à nous constituer cette réserve. De toute façon la diversité de la discipline et son lien avec l’actualité même dans les métiers d’art, fait que nous devons rester à jour au niveau des exercices.
La diversité des classes rencontrées m’a permis de me confronter à plusieurs types de publiques : à la fois des élèves sortant quasiment du collège, qu’à des étudiants bacheliers. De plus, j’avais notamment dans la classe de terminale CAP, deux adultes d’une quarantaine d’années, tout deux en reconversion professionnelle et désirant apprendre l’ébénisterie. Dans la prise en compte de la diversité des élèves, j’avais aussi deux élèves présentant des handicaps, une de mes élèves présentait des difficultés d’audition et un autre élève bénéficiait d’un asile politique, il ne maîtrisait pas tout à fait la langue française, bien que faisant beaucoup d’efforts. Pour ce dernier, je passais évidemment un peu plus de temps pour pouvoir reprendre les consignes avec lui et m’assurer qu’il les avait bien compris. Inversement, les deux adultes que j’ai pu avoir, avançaient un peu plus vite que le reste du groupe classe, je devais donc « prendre en compte cette diversité » et leur proposer le moyen d’en faire un peu plus, en s’adaptant à leur rythme. Cette dernière analyse fut un point nouveau point à prendre en compte, car auparavant, j’entendais par « prise en compte de la diversité des élèves », les élèves ayant une particularité handicapante ou faisant partie d’une minorité quelles qu’elles soient ; la prise compte de la diversité va donc dans les deux sens.
Au niveau de l’enseignement de la discipline, si je ne devais retenir qu’un seul point, c’est bien l’importance lors d’un exercice, dela réflexion sur les pré-requis, qui permettent à l’élève d’atteindre l’objectif. De même, que l’importance de la méthodologie, c’est-à-dire donner les outils à l’élève pour réussir l’exercice. Cette méthodologie est importante, car il peut ensuite la transposer dans d’autre situation, comme une sorte de « mode d’emploi »
Ce stage S4 en responsabilité au lycée Louis Couffignal, notre première vraie expérience d’enseignant avec ses nombreuses interventions, s’est révélé être une expérience très utile et gratifiante. L’absence du tuteur est une bonne chose, cette absence de filet nous responsabilise tout de suite. J’ai essayé aussi d’apprendre pendant ce stage, une chose dont j’ai peu parlé, qui est de relativiser la réussite ou non d’une séquence ou séance. Il est normal que de temps en temps une séquence ou une séance ne fonctionne pas comme nous l’avions prévue, c’est normal, le fait de se dire cela et déjà un bon moyen de déstresser, sans bien évidemment être laxiste.
Cette période en responsabilité permet véritablement de se projeter dans le futur du métier d’enseignant. Pour ma part, c’est avec l’esprit claire (mais pas forcément tranquille !) que je me projette dans la suite. Ce travail de transmission des savoirs, avec les élèves, qui plus est dans le domaine des métiers d’art du bois, constitue quelque chose de vraiment privilégié. Dans mon cas précis, je mesure aussi le fait d’avoir à enseigner à un public particulièrement facile et intéressé, ce qui est une chance lorsqu’on peut se concentrer uniquement sur le contenu disciplinaire le travail pédagogique. La notion même de « pédagogie » a pris un sens plus fort durant ces deux derniers mois en marquant bien la scission entre « savoir quelque chose » et « savoir l’enseigner ».
En ce qui concerne les doutes et les questions relatives à l’enseignement dans l’option métiers d’art, soulevés lors du bilan du stage S3, je dirai que j’aborde de façon là aussi plus sereine l’avenir. La réalisation d’un projet d’ébénisterie pendant le stage S4, m’a replongé dans l’univers de l’atelier. Cependant, je persiste à dire que si je devais assurer des heures d’atelier dans ma future fonction, il me faudrait quelques jours de (re) formation à l’utilisation de certaines machines.